Bruxelles: un kiss-in après une agression homophobe

Bruxelles: un kiss-in après une agression homophobe

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Dans la nuit du 14 au 15 avril à Bruxelles, Jonatan et Clément se tenaient la main dans la rue quand ils ont été abordés par un groupe de jeunes qui les a d’abord insultés avant de les rouer de coups.

L’incident a beaucoup choqué dans la capitale belge et l’association RainbowHouse Brussels a appelé à un kiss-in place de la Bourse, non loin de l’agression, le vendredi 20 avril à 20h. Quelques centaines de personnes ont répondu à l’appel, comme le rapporte RTL.

Jonatan raconte l’agression sur son compte Facebook. Voici des extraits de son témoignage:

« Bruxelles, 2h30 du matin, je rentre à pied à la maison avec mon mari, après la chouette soirée Primavera Queer, organisée par Genres d’à Côté à la Maison Arc-en-ciel.
Nous sommes ivres d’alcool et de joie d’être sortis, du printemps.
Emportés par le bonheur, comme si nos corps avaient oublié de « s’adapter » au fait qu’on quittait la rue du Marché au Charbon, et par conséquent un espace où on peut exister comme un couple sans nous poser des questions, nous avons continué à marcher main dans la main jusqu’à la Bourse.
(…)
Cinq garçons (…) nous suivent au long de la rue Paul Devaux (qui amène à la rue Sainte-Catherine), nous insultant, nous posant des questions ignobles sur notre intimité sexuelle, nous intimidant. Ils sont tous maigres et idiots, ayant l’air d’avoir à peine 18 ans.

Clément s’arrête, essaie de dialoguer, j’ai peur, j’ai juste envie de partir avec lui, d’être chez moi. Ils l’entourent, Clément repousse les deux qui s’énervaient le plus, je leur crie dessus qu’ils nous laissent en paix, ils nous haïssent, ils nous n’écoutent pas.

Je prends la main de mon mari en disant « adieu » plusieurs fois aux petits cons, voulant juste qu’on sorte de cette situation, qu’on disparaisse. Ils font semblant de partir, on poursuit notre chemin, quand l’un d’entre eux donne deux coups de poing sur la nuque de Clément par derrière son dos et ils partent tous en courant.

La colère me monte, je me sens impuissant, je me sens faible, je suis envahi par la haine, je suis indigné, je fais une erreur : je leur crie « connards » plusieurs fois, avec toutes mes forces. Ils reviennent en courant, on est pris de surprise, on est deux, ils sont cinq, quatre se mettent lâchement à agresser Clément, deux par derrière et deux par avant, ils lui donnent des coups de poings répétés dans la nuque, il tombe, se relève, les pousse. Pendant toute cette horreur, je me faisais agresser par le cinquième, ne voyant même pas ce que subissait mon amour.

Deux autres garçons interviennent et leur disent d’arrêter.

Ils partent.

(…)

De tout l’orage psychologique qui me tourmente, je n’arrive à formuler qu’une chose:

Je ne m’adapterai pas à cette société malade, à cette misère morale et spirituelle, où tenir la main de quelqu’un constitue un objet de haine et agression.

Je mourrai si des malheureux comme ceux d’hier m’imposent la mort, mais je mourrai main dans la main avec mon amour. »

« Ce n’est pas un cas isolé »

Pour la RainbowHouse Brussels, « Ce n’est pas un cas isolé. Leur témoignage sur facebook a été viral, parce que la population en a assez de l’homophobie, et de toutes les formes de discrimination. Nous recevons des témoignages de victimes qui ne vont pas systématiquement porter plainte. Il faut briser ce silence et réagir. L’espace public nous appartient ! » D’où l’appel au kiss in.

photo via iStock

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