
Condamné pour non-dénonciation d’atteinte sexuelle sur mineurs, le cardinal Barbarin va remettre sa démission au Pape
Ce jeudi 7 mars, le cardinal Philippe Barbarin a été condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans. Dans la foulée, le prélat a annoncé qu’il allait remettre sa démission au Pape.
L’association La parole libérée poursuivait Philippe Barbarin pour ne pas avoir dénoncé à la Justice les crimes du prêtre Bernard Preynat, dont il avait eu connaissance. Ce scandale est raconté dans le film Grâce à Dieu, de François Ozon, actuellement en salles.
Pourquoi en parle-t-on ici? Parce que le cardinal Barbarin fut l’un des adversaires acharnées du mariage pour tous. Par ses déclarations incendiaires et grâce à son influence, il a encouragé les manifestants anti-LGBT à se mobiliser.
Quelques exemples: En 2011, un an avant les débuts des débats sur le mariage pour tous, il qualifie les avancées sociétales (parmi lesquelles l’ouverture du mariage), d’ »agression microbienne », contre lesquelles les anti-corps (comprenez, les catholiques) doivent se défendre.
Le 14 septembre 2013, alors que la loi qui ouvrira le mariage aux couples de même sexe est en cours de finalisation du côté du gouvernement, il affirme sur la radio RCF: « Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera.» S’ils choquent beaucoup de monde, ces propos ne seront que mollement condamné par la classe politique.
Le 4 janvier 2014, à quelques jours de ce qui sera la plus grande manifestation anti-mariage pour tous, il encourage clairement la mobilisation des fidèles:
«Si on le touche [le mariage], ça va engendrer un grand trouble à l’intérieur de notre société, avec des conséquences incalculables… Je sais que beaucoup de monde se manifeste… se mobilise pour la manifestation du 13 janvier, j’en suis content. Nous les évêques, nous invitons vraiment les chrétiens à parler, à écrire, à témoigner, à manifester etc., mais d’abord à réfléchir en profondeur et peut-être encore plus d’abord à prier.»
En novembre 2014, il ne désarme pas, qualifiant la loi promulguée quelques mois auparavant de « mensonge d’Etat ».
Photo: Peter Potrowl