France Antilles s’excuse après sa Une homophobe
L’édition guadeloupéenne de France Antilles a dû s’excuser après un titre homophobe publié en Une. Dans son édition du 3 février, le journal titrait « L’homosexuel préférait les petits garçons » à propos d’une affaire de pédophilie.
Sur les réseaux sociaux, cette Une a suscité un véritable tollé. L’association des journalistes LGBT (AJL) a notamment dénoncé une Une « choquante et dangereuse ».
L'AJL condamne la choquante et dangereuse Une de @FAGuadeloupe. Comme nous le soulignons dans notre kit à l'usage des rédactions, l’homosexualité n’est pas la pédophilie. (1/2)
— AJL (@ajlgbt) February 3, 2021
En réaction, France Antilles a retiré la Une de Twitter et a présenté ses excuses:
« La Une de notre quotidien France-Antilles Guadeloupe de ce mercredi 3 février suscite une vive émotion et de violentes critiques. Nous adressons nos excuses à tous ceux qui sont choqués par ce titre.
Cet article et ce titre relataient de faits pédophiles abjects et ne visaient en aucun cas à faire l’amalgame entre une orientation sexuelle et un crime.
Jamais notre journal n’a stigmatisé et ne stigmatisera des personnes pour leur orientation sexuelle, leur origine, leur religion, leurs opinions…
Nos colonnes sont ouvertes à tous et nos rédactions continueront à oeuvrer pour lutter contre toutes formes de discriminations. »
Plusieurs associations antillaises, parmi lesquelles l’association LGBT martiniquaise Kap Karaïbe jugent ces excuses « insuffisantes ». Voici un extrait de leur communiqué:
« Faut-il encore, en 2021, rappeler que la pédophilie est un crime passible de prison alors que l’homosexualité est une orientation sexuelle qui concerne des dizaines de milliers d’antillais, au même titre que dans toutes les régions du monde.
Cet amalgame, inadmissible de la part de l’unique journal d’information quotidien de nos deux îles, est irresponsable dans nos pays où l’homophobie fait des victimes tous les jours. Faut-il encore rappeler que les personnes LGBT subissent des agressions, des tentatives de meurtre, du harcèlement scolaire, sont expulsés de chez leurs parents, pour le seul motif de leur orientation amoureuse ».
Les associations se réservent le droit de porter plainte.
Votre « Une » est une honte sans nom. Vos excuses ne sont pas suffisantes. pic.twitter.com/6HToUwuXhX
— KAP Caraïbe (@KAPCaraibe) February 3, 2021