François Hollande regrette de ne pas avoir fait voter la PMA

François Hollande regrette de ne pas avoir fait voter la PMA

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Dans un livre intitulé Les leçons du pouvoir (Stock), qui vient de paraître, François Hollande revient sur ces cinq années à la présidence de la République.

Dans un sous-chapitre, il évoque son regret de ne pas avoir fait voter la PMA. Il explique ne pas l’avoir inclus dans son programme — même s’il rappelle s’être prononcé en sa faveur dans un entretien à Têtu, car il « pressentait la dureté de la bataille qui allait s’engager pour le mariage et l’adoption ».

Il s’explique: « A l’époque, l’adjonction de la PMA au projet, outre qu’elle réquérait l’avis du Comité Consultatif National d’Ethique, obligeait à anticiper la révision des lois bioéthiques. Son ajout à la loi aurait alimenté la propagande des opposants au mariage pour tous, qui auraient utilisé l’argument de l’ »engrenage fatal », qui va de la reconnaissance des droits des homosexuels à la Procréation médicalement assistée et à la gestation pour autrui, laquelle pose des problèmes éthiques autrement plus délicats, avec la « marchandisation des corps », que je refuse. J’ai préféré d’abord gagner la bataille du mariage et de l’adoption pour tous, avant d’aller plus loin.

Rappel historique

Petit rappel historique. Après avoir refusé que la PMA soit dans le même texte que celui qui ouvrirait le mariage pour tous, il avait laissé entendre que le gouvernement ne s’opposerait pas à un amendement des député.e.s socialistes allant dans ce sens. Les député.e.s avaient ensuite renoncé à déposer des amendements qui ouvriraient la PMA aux couples de femmes  contre la promesse que cette question serait examinée dans une grande « Loi Famille ». Le CCNE, qui s’était auto-saisit de la question début 2013 avant d’abord laissé entendre qu’il rendra son avis à l’automne de la même année. Sous la pression de la Manif pour tous, la loi famille est abandonnée début 2014, et la PMA avec elle. Il faudra ensuite que le CCNE change de président pour rendre un avis positif mais très critiqué en juin 2017, un mois après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République.

« Je m’en suis néanmoins voulu d’avoir manqué d’audace », concède François Hollande dans son livre. « Les femmes homosexuelles qui veulent enfanter sont encore soumises à un parcours d’obstacles injustifié, doublé d’une injustice sociale puisque seules les plus favorisées peuvent en bénéficier à l’étranger. »

Il conclut: « Il s’agit là de l’amour filial. Comment peut-on encore se mettre en travers de cette évolution? » La réponse à cette dernière question se trouve dans les quatre dernières années de son quinquennat.

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