Harcèlement homophobe dans la Marine: SOS Homophobie fait bouger le ministère
C’est un véritable calvaire qu’Arnaud*, 28 ans, a vécu au sein de la Marine française. Premier civil à intégrer le prestigieux groupement des plongeurs démineurs (GPD), il a été victime de bizutage quasi-inhumain (sauter dans la Manche du haut de 7 mètres avec un eau à 5 degrés) d’insultes homophobes en permanence: « pédé », « tu suces des bites », etc. Après une tentative de suicide, il a fini par être réformé de l’armée pour inaptitude physique en juin 2018.
Il témoignait en mars sur France 3:
Il a porté plainte au Parquet de Rennes et saisi le ministère des Armées et la cellule THEMIS — chargée de lutter contre la discrimination au sein de la Grande Muette —, pour faire reconnaître le harcèlement dont il a été victime. Le ministère n’a pas vu motif à intervenir.
« Il a fallu que SOS homophobie saisisse la ministre des Armées et la cellule THEMIS pour qu’enfin, fin avril 2019, cette cellule demande l’annulation de l’arrêté réformant Arnaud pour inaptitude physique. », explique aujourd’hui SOS Homophobie dans un communiqué.
Si l’association « se félicite de ce premier pas positif du ministère des Armées », elle regrette toutefois « qu’il ait fallu trois ans d’inaction de ses supérieurs hiérarchiques, des médecins militaires et l’intervention de notre association pour, qu’enfin, l’État-major reconnaisse que des fautes ont été commises envers Arnaud. »
« Cet exemple est une preuve supplémentaire de l’urgente nécessité de mettre en place un plan de sensibilisation ambitieux et pérenne des personnels militaires aux questions de discrimination, que demande SOS homophobie depuis longtemps. », conclut l’association.
*Prénom modifié