Kiddy Smile à la conquête du monde avec « One Trick Pony »

Kiddy Smile à la conquête du monde avec « One Trick Pony »

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Son nom est sur toutes les lèvres et pas seulement sur les lèvres géantes que l’on peut voir sur scène lors de ses concerts. Kiddy Smile a sorti son premier album, intitulé One trick pony (expression moqueuse qui désigne quelqu’un qui n’a qu’une seule corde à son arc ou un seul tour dans son sac), le 31 août et les médias se l’arrachent: il a même eu les honneurs du prestigieux New York Times.

Son parcours est désormais connu: il a grandi en Ile de France, a d’abord été styliste, danseur, puis DJ, producteur… Un premier album abandonné pour cause de désaccord artistique avec la maison de disque. Sa musique a donc d’abord existé sur scène et puis il a sorti des derniers mois plusieurs titres remarqués, comme Enough of you, Teardrops in a box ou Let a b!tch know. Le (véritable) premier album allait donc forcément suivre.

Voir la vidéo de « Let a b!tch know », par Kiddy Smile:

D’autant qu’en parallèle, son engagement au sein de la scène voguing parisienne, où il est Keehdi, de la House of Mizrahi, a contribué à sa réputation. Et il contribue en retour à faire connaître cette culture: les membres de la communauté figurent toujours dans ses clips et il manque rarement une occasion d’en parler aux médias.

« Fils d’immigrés noir et pédé »

La consécration un brin empoisonnée de ce parcours est venue le 21 juin dernier, lorsqu’il a été invité à jouer sur les marches de l’Elysée pour la fête de la musique. Pour faire taire les critiques qui s’inquiétaient d’une éventuelle récupération, il s’est rendu au palais en arborant fièrement un t-shirt où il était inscrit « Fils d’immigrés, noir et pédé ». La polémique s’est ensuite amplifiée après la diffusion d’une photo de ses danseurs, tous voguers, qui posaient fièrement avec le président de la République et son épouse. Lui était resté sagement derrière les platines…

Mais réduire Kiddy Smile à un phénomène identitaire serait faire injure à son talent. Il suffit d’écouter One trick pony pour s’en convaincre. Au delà d’une production toujours impeccables et de mélodies efficaces, les paroles abordent avec beaucoup d’honnêteté et d’humour des sujets parfois personnels. Sur Be Honest, il parle de coming-out et d’honnêteté avec les autres et soi-même, sur le génial Dickmatized — voir le clip hilarant, il parle de mecs et d’addiction à la bite (« The D… ») et même de fessée avec Slap my butt!

Lorsque Têtu lui demande si son disque est politique, il répond: « C’est bizarre que les gens perçoivent cela comme « politique » quand moi je considère cela comme totalement égoïste. Mais j’ai conscience que mon existence est politique. Comme on est dans une société raciste et homophobe, lorsque je parle de ma vie, qui englobe ma couleur de peau et ma sexualité, il y aura forcément cet aspect politique. »

Voir la vidéo de « Be Honest », par Kiddy Smile:

Et parce qu’il n’a pas l’intention de se limiter à quelque carcan que ce soit, Kiddy Smile est également à l’affiche — avec d’autres voguers — du film Climax, de Gaspard Noë, présenté à Cannes, qui sortira sur les écrans le 19 septembre prochain.

Photo par Nico Bustos

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