Le collectif Archives LGBTQI refuse de répondre à l’appel d’offres de la ville de Paris et « veut avancer »

Le collectif Archives LGBTQI refuse de répondre à l’appel d’offres de la ville de Paris et « veut avancer »

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« On avance ». C’était le leitmotiv du Collectif Archives LGBTQI hier 3 juin lors de sa conférence de presse au Centre LGBT.

Après de multiples péripéties, le collectif créé en 2017 a annoncé hier qu’il ne répondrait pas à l’appel d’offres de la mairie de Paris pour le future Centre d’archives LGBT de la ville.

Deux raisons principales à ce refus: d’une part, le local proposé rue Mahler « ne permet ni le stockage, ni la communication dans une salle de consultation » et il est en zone inondable ; d’autre part, le schéma de fonctionnement proposé par la mairie et les Archives nationales entraînerait une dispersion des archives dans les différents lieux de conservations (Archives nationales et départementales, INA, Musées) et relèguerait les militant.e.s à un « rôle subalterne » en les cantonnant à la collecte et à l’accueil, sans qu’ils et elles aient leur mot à dire sur le tri et l’organisation des archives collectées. « Nous serions réduits à des pom pom de l’archive », tacle le sociologue Sam Bourcier, du collectif.

Face à cette situation de blocage, le collectif ne veut plus attendre et propose son propre projet, basé sur « la règle des 4 C »: Collecte, Conservation, Consultation, Communication.

Reste le nerf de la guerre: trouver un local et des financements. Le collectif estime qu’il aurait besoin pour commencer d’environ 500 mètres carrés et d’un budget de fonctionnement de plusieurs centaines de milliers d’euros par an.

Si Paris bloque, le Centre pourrait-il se trouver en banlieue? Sam Bourcier répond par l’affirmative et précise que le collectif a une piste pour un local à Montreuil. Quant aux financements, aucune porte n’est fermée que ce soit pour le public — le collectif est en discussion avec la Région Ile de France — ou pour le privé. « Nous finalisons notre projet associatif pour pouvoir lever des fonds à la rentrée », ajoute le sociologue.

« La mairie de Paris nous a fait perdre deux ans », regrette Sam Bourcier. Mais la porte n’est pas fermée pour autant. « La mairie peut revenir dans le projet quand elle veut, du moment que c’est un partenariat », indique Gwen Fauchois, du collectif.

Un projet qui traîne depuis 15 ans

Le projet de Centre d’archives traîne depuis plus de 15 ans. Il avait été relancé avec l’arrivée d’Anne Hidalgo à la tête de Paris, et a connu un coup d’accélérateur en particulier après la sortie du film 120 battements par minutes. Bruno Julliard, alors premier adjoint, avait officiellement désigné le collectif Archives LGBTQI comme porteur du projet. Mais dans un revirement inattendu, l’Etat, pour financer le projet, a exigé un appel d’offres et un système de fonctionnement qui ne laisserait plus les mains libres à la communauté. Une condition rédhibitoire pour le collectif. Avec les élections municipales en 2020, les chances de création d’un Centre avec la mairie de Paris sont aujourd’hui quasi nulles.

C’est pour cette raison que maintenant Archives LGBTQI a décidé de prendre les choses en main. En attendant le local et les fonds, le collectif lance divers projets de recueil de récits de vie et participe à des réunions et conférences. Car, comme le souligne Sam Bourcier, « les archives, ce n’est pas le passé ».

Photo: Xavier Héraud

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