Le pape François peut bien dire que « l’Enfer n’existe pas », il n’est toujours pas le pape progressiste dont nous avons besoin

Le pape François peut bien dire que « l’Enfer n’existe pas », il n’est toujours pas le pape progressiste dont nous avons besoin

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Le pape François est l’un des souverains pontifes les plus intéressants de l’époque moderne. Il se fait le héraut de la justice sociale et, dans une interview publiée jeudi 29 mars, il pourrait bien avoir bouleversé la doctrine catholique en déclarant que l’Enfer n’existait pas. Les âmes des pécheurs se contentent de disparaître, a-t-il déclaré. Cette petite phrase a fait l’effet d’une bombe. Mais certains estiment qu’il ne faut pas s’en étonner, venant d’un pape que beaucoup jugent plus bienveillant que ses prédécesseurs à l’égard des personnes LGBT. Après tout, The Advocate, le principal magazine gay américain, a fait du pape François sa « personnalité de l’année » 2013. Mais quel est son véritable bilan en matière de droits LGBT ? Le pape François est-il aussi progressiste qu’on le dit ?

Ce qu’a dit le pape François sur l’Enfer

Voyons d’abord ce qu’il a dit sur l’Enfer. Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il arrivait aux âmes après la mort, le Pape a répondu que les « bonnes âmes » qui cherchaient le pardon de Dieu le trouveraient. Et, concernant les « mauvaises âmes », il a expliqué : « elles ne sont pas punies. Celles qui se repentent obtiennent le pardon de Dieu et rejoignent les rangs de ses brebis. Mais celles qui ne se repentent pas (et qui ne peuvent donc être pardonnées) disparaissent. Il n’y a pas d’Enfer. Les âmes pécheresses disparaissent, c’est tout« .

N’allez pourtant pas en déduire que c’est déjà la nouvelle doctrine officielle de l’Église catholique. Le Vatican a estimé que l’article n’était pas une « retranscription fidèle » de la parole pontificale. Il a aussi accusé le journaliste qui a mené l’entretien, Eugenio Scalfari, d’avoir déjà déformé les propos du pape par le passé.

Le vrai bilan LGBT du pape François : les aspects positifs…

C’est vrai, on apprécie le pape François lorsqu’il se fait le champion des nobles causes : par exemple lorsqu’il se bat pour les plus démunis, dénonce Donald Trump ou défend l’écologie. Son bilan en matière de droits LGBT, en revanche, est plus contrasté. Regardons d’abord le verre à moitié plein.

L’an dernier, le Vatican a accueilli le Premier ministre ouvertement gay du Luxembourg et son mari. Mais soyons honnête : il s’agissait sans doute avant tout de politique, d’autant plus que le pape raffole toujours des séances de photos avec des cardinaux homophobes.

En 2016, le pape François a également déclaré que l’Église catholique devait des excuses aux personnes LGBT :

« Je répète ce que dit le catéchisme de l’Église catholique : ces personnes ne doivent pas être discriminées mais respectées et accompagnées au sein de la communauté des fidèles. L’Église doit demander pardon pour avoir très souvent agi autrement. Et quand je dis l’Église, je veux dire les catholiques. L’Église est sainte, et nous sommes les pécheurs !« .

… et les autres

Malheureusement, le pape François a fait plus de tort que de bien aux personnes LGBT. Vous vous souvenez du Premier ministre luxembourgeois évoqué plus haut ? Tous les hommes politiques gays n’ont pas eu droit au même accueil chaleureux de la part du pape François. En 2015, il a ainsi lui-même rejeté l’ambassadeur de France au Vatican parce qu’il était gay.

Il a également soutenu un référendum en Slovaquie visant à renforcer l’interdiction faite aux couples de même sexe de se marier ou d’adopter des enfants. Parce qu’apparemment, mieux vaut que des enfants orphelins n’aient pas de parents que des parents gays ou lesbiens.

De façon générale, le pape François combat vigoureusement le mariage pour tous. En 2014, il a ainsi participé à une conférence contre le mariage pour tous à laquelle il a invité Tony Perkins. Tony Perkins est le président du Family Research Council, une organisation qualifiée de haineuse et d’extrémiste par le Southern Poverty Law Center (une association qui effectue un travail de veille sur l’extrême-droite américaine). Il a également provoqué la fureur de l’Anti-Defamation League, la principale organisation américaine de lutte contre l’antisémitisme, pour avoir comparé les droits LGBT à la Shoah. Bref, un type charmant avec lequel on a très envie d’être vu.

Le pape François ne veut pas qu’on enseigne dans les écoles l’histoire des personnes homosexuelles ou trans, même si leur célébrité n’a rien à voir avec leur homosexualité ou leur transidentité.

Enfin, il n’aime pas non plus les personnes trans et les attaque régulièrement, comme lorsqu’en octobre dernier il les a accusées de vouloir « effacer » les différences entre les sexes et de promouvoir « l’utopie du neutre« .

En résumé, le pape François n’est pas l’ami de la communauté LGBT, quoi qu’en disent certains.

 

Que pensez-vous du bilan du pape François en matière de droits LGBT ? Est-il ou non un ami de notre communauté ? Faîtes-nous part de vos réflexions dans les commentaires !

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