Edouard Philippe et Marlène Schiappa condamnent deux agressions homophobes
Il aura fallu les pousser un peu, mais ils l’ont fait. Le Premier ministre et sa secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre hommes et femmes ont fini par réagir et condamner une agression lesbophobe et une agression homophobes qui ont eu lieu ces derniers jours.
Edouard Philippe a adressé son « soutien » aux victimes et rappelé que « les agressions homophobes n’ont pas leur place dans la République Française ».
Les agressions homophobes n’ont pas leur place dans la République française. J’adresse aux victimes tout mon soutien. @MarleneSchiappa @DILCRAH
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) February 11, 2018
Marlène Schiappa évoque une « inquiétante succession d’agressions homophobes » et indique en outre qu’elle recevra la Dilcrah, la délégation interministérielle qui a en charge la lutte contre la hainte anti-LGBT.
Inquiétante succession d’agressions homophobes.
Je reçois demain soir avec la @dilcrah les réseaux engagés pour une politique de lutte contre la haine anti #LGBT https://t.co/JnoXEgq7Uu— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) February 11, 2018
« On se met sur la grosse tarlouze »
Rappel des faits:
A Dieppe, ce sont deux hommes qui ont d’abord été pris à partie, puis violemment agressés. L’un d’eux a pu s’enfuir, le second a été roué de coups. L’une des deux victimes, Nicolas Bellenchombre, directeur artistique du festival du film canadien à Dieppe, a fait le récit de son agression à Paris Normandie: « Alexis a pris un coup de poing et a réussi à se sauver en courant, reprend. Et ils ont dit : On se met sur la grosse tarlouze. Alors, je leur ai proposé de prendre mon argent, mon téléphone, mon sac. Ils ont répondu : C’est pas ça qu’on veut, c’est ta gueule. Ils m’ont frappé au visage, je suis tombé, ils ont continué à me frapper aux jambes et à la tête. Mes oreilles bourdonnaient et un voile blanc est passé devant mes yeux, mais j’ai réussi à me relever. Quand ils ont vu qu’Alexis, un peu plus loin, appelait à l’aide et téléphonait aux secours, ils sont partis en courant. »
La deuxième agression, une agression lesbophobe, a eu lieu dans les Yvelines. Vendredi dernier dans la journée, deux jeunes filles de 17 et 18 ans ont été agressées verbalement et physiquement par un groupe d’une dizaine de jeunes dans un Transilien. Outre les insultes homophobes « les deux victimes sont « tirées par les cheveux et les vêtements », sont bousculées et reçoivent « des coups de poing derrière la tête », décrit France Bleu. Les deux jeunes femmes ont appelé les policiers qui sont venus interpeller sept mineurs de dix sept ans. Deux d’entre eux ont été placés en garde à vue.
La présidente de la Région, Valérie Pécresse s’est dite « scandalisée » et demande des « sanction exemplaires » contre les agresseurs. Sur les réseaux sociaux, certains ont pris soin de lui rappeler qu’elle avait défilé avec la Manif pour tous, qui attise l’homophobie.
Scandalisée par l’agression homophobe de deux jeunes filles dans le train Pontoise-Conflans. Je demande des sanctions exemplaires contre la bande qui les a harcelées.
— Valérie Pécresse (@vpecresse) February 9, 2018
SOS homophobie, qui envisage de se porter partie civile dans l’affaire des Yvelines, avait interpellé le gouvernement sur les réseaux sociaux.
Nous déplorons l'absence de condamnation du Président de la République et du Premier ministre alors que notre pays a connu depuis vendredi soir deux agressions physiques homophobes graves. Silence coupable.@EmmanuelMacron @EPhilippePM
— SOS homophobie (@SOShomophobie) February 11, 2018
Avec les réactions d’Edouard Philippe et de Marlène Schiappa, l’association, qui apporte ce matin son soutien à deux boulangères charentaises victimes d’insultes lesbophobes, semble avoir été entendue.
Photo via iStockphoto