Récap: Drag Race France, épisode 1: Drames, stram, glam

Récap: Drag Race France, épisode 1: Drames, stram, glam

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Bonjour, bonjour, bonjour! Bienvenue au premier récap de Drag Race France!

Comme vous le savez peut-être, la France est la dernière franchise en date de RuPaul’s Drag Race. C’est Nicky Doll (RuPaul’s Drag Race, saison 12), qui hérite de la lourde tâche d’animer ce programme, secondée par Kiddy Smile et Daphné Burki. Lors de la conférence de presse de présentation de l’émission, les producteurs ont annoncé qu’ils ont francisé un maximum d’expressions pour donner l’identité la plus française possible à ce format très américain. Voyons comment ils se sont débrouillés.

L’émission commence par la traditionnelle entrée des queens. L’occasion de réussir sa première impression et… de bitcher sur les autres! Et sur ce dernier point, ça commence fort: « Teckel mexicain », « Voilà une perruque mal coiffée qui arrive! », « Une robe qu’on laisserait bien au placard », « C’est une drag à l’ancienne, je n’ai rien contre, j’ai des amies drags à l’ancienne », « On ne m’avait pas dit qu’on avait invité un gros cupcake ». Soa, elle, hurle « Counia Mamanw » (« La chatte de ta mère » en créole), mais à personne en particulier.

On ne sait pas encore qui sera la Miss Congeniality (Miss Sympa?) de la saison, mais Kam Hugh et La Big Bertha concourent déjà pour le titre de la mauvaise en chef! En revanche, s’il y a un titre de Miss Modestie, il n’ira pas à La Grande Dame qui « n’aime pas le dire », mais glisse tout de même « je suis la reine la plus suivie de France » (sur instagram).

Parenthèse culinaire

Petite parenthèse: La Briochée explique être née à Royan en Charente Maritime (même département que l’auteur de ces lignes), et une queen qu’on ne nommera pas commente « Les ravioles ». Erreur! Les ravioles sont de (ou du) Royans, avec un s à la fin! Une petite région située sur les départements de la Drôme et de l’Isère, soit de l’autre côté de l’hexagone. Fin de la parenthèse.

Pas d’argent pour la gagnante

Revenons à nos drag-queens. Une fois les présentations terminées, un constat s’impose: ce premier groupe de « reines », comme dit Nicky Doll, est plutôt bien troussé, avec ce qu’il faut de diversité dans les styles et les identités. Bien sûr, on pourrait aller encore plus loin sur cet aspect-là, mais gageons qu’il y aura d’autres saisons!

Nicky Doll, en civil, entre dans l’atelier et annonce les prix de la saison: une couronne et sceptre de 40 000 euros, une semaine à l’île de Maurice, un an de maquillage MAC. Comme pour Drag Race UK, il n’y   pas donc pas d’argent à la clé, même si l’insistance sur le prix de la couronne et du sceptre laissent peut-être entendre que la gagnante pourra les revendre? On découvre également que l’anagramme CUNT (Charisma, Uniqueness, Nerve and Talent) est devenu en français… COAT (Charisme, Originalité, Audace et Talent). Lost in translation, comme on dit en anglais! On découvre au passage le Pit Crew français. Dans ce beau trio, les fans de Jean Paul Gaultier auront reconnu entre autres le mannequin Lazaro Cuervo Costa, un habitué des shootings et defilés pour le couturier.

Mini-défi: la séance photo

On passe ensuite aux choses sérieuses: le premier mini-défi.  Comme dans les premières saisons de RuPaul’s Drag Race, il s’agit d’un shooting photo. Derrière l’appareil photo, nul autre que Jean Ranobrac LE photographe des drags françaises. Pour ce défi, le concept est toujours simple, les queens prennent la pose en confiance, puis arrive un twist. Ici, un arrière-plan de cabaret… et soudain, deux danseuses de French-cancan aussi mobiles que bruyantes débarquent et la plupart des queens se retrouvent déstabilisées (ce qui est le but). De toutes les candidates, Lolita Banana, guère impressionnée par tout ce bazar — elle est même complètement dans son élément, s’en sort le mieux. Elle est donc la toute première candidate de Drag Race France à gagner quelque chose!

Premier démaquillage dans l’atelier. Ce qui permet à Kam Hugh de remarquer que La Big Bertha en garçon « ressemble à un pompiste ». Un beau compliment! S’ensuit l’habituelle séance discussion/confessions dans l’atelier. Même si ces échanges ne sont sans doute pas très spontanés (cf cette anecdote mythique de Kelly Mantle), ils n’en sont pas moins intéressants et importants. La Big Bertha, La Briochée et Lova Ladiva parlent de leurs corps. « On adore les gros chiens, les gros gâteaux, pourquoi gros et grosses ça devient péjoratif quand on parle des êtres humains? », lance La Briochée. La Kahena, elle, évoque sa dépression. « Derrière le glam il y a du drame », résume La Briochée, reprenant une expression utilisée par Nicky Doll un peu plus tôt.

Maxi défi: Talent show

Le premier « maxi défi » est un talent show. Le principe est simple: chaque queen choisit ce qu’elle sait le mieux faire et le présente au jury. Premiers juges invités, Iris Mittenaere et Jean Paul Gaultier, un temps pressenti pour animer l’émission, viennent prêter main forte à Nicky Doll, Kiddy Smile et Daphné Burki.

Lolita Banana ouvre les hostilités avec un numéro dansé qui décroche les mâchoires du jury. Elle virevolte, elle fait des grands écarts, elle change de perruque en l’air… Lolita n’est pas là pour plaisanter.

Kam Hugh prend la suite. Elle fait son arrivée déguisée en banane (quoi de mieux pour succéder à Lolita Banana?), un joli contrepied à son image de poupée parfaite. Puis, une fois qu’elle a révélée ce qu’il y a en dessous de la banane, elle entreprend de nous expliquer en chanson comment bien peler le fruit. Glam ou pas, c’est le drame. On ne l’entend pas bien, ça a l’air assez bancal et en confessionnal La Big Bertha l’achève d’un coup de canon: « Le rythme, c’est pas son truc, la fausse note c’est son truc ». Aïe.

La Briochée reprend Pour ne pas vivre seul, de Dalida. Une chanson qui va droit au coeur de Daphné Burki, qui a immédiatement les larmes aux yeux.

La Grande Dame, avec une tenue or d’inspiration Mugler (corrigez-moi si je me trompe), fait une sorte de lipsync une flûte de champagne sur la tête en jouant… du saxophone. L’accessoire parfait pour compléter sa tenue, remarque Gaultier!

Paloma présente un one woman show, où elle incarne l’animatrice d’un séminaire spirituel . Décalé et hilarant. Ma phrase préférée: « On va se connecter au sol. Oui, Daphné, on va s’asseoir ».

Soa de Muse. C’est la grande claque de ce talent show. Celles et ceux qui l’ont vue au Cabaret Poussière (entre autres) savent de quoi elle est capable. Elle le montre ici avec une chanson a priori improbable pour une émission de Drag Race: Hyacinthe de Thomas Fersen. Kam Hugh s’était moquée de la « perruque en forme de serpillère ». Elle ne croyait pas si bien dire: Soa a fait littéralement fait le ménage parmi ses concurrentes.

Lova Ladiva choisit ce qu’on pense être du stand up. Elle commence à raconter son histoire et parle de la maladie qu’on lui a diagnostiqué à 13 ans : la spondylarthrite ankylosante, une maladie qui touche les articulations. Hélas, Lola perd ses moyens et son texte (s’il y en avait un). Espérons que la mémoire lui reviendra pour le lipsync, parce que cela semble assez inévitable à ce stade.

La Kahena présente un numéro d’allure assez originale, où elle converse avec une petite flamme (qui rappelle un défi de la saison 9 où chaque queen devrait préparer un numéro avec un « funny sidekick »). Ça commence très bien, mais hélas le numéro s’essouffle un peu.

Elips lipsync sur Brûler le feu, de Juliette Armanet. Une performance captivante du début à la fin, portée par la présence magnétique de la bordelaise. « Mais c’est qui cette fille? », s’exclame Lolita Banana. Elips avait pourtant prévenu: « Nos régions ont du talent », disait-elle quelques secondes après son arrivée. « Prouve le », lui avait répondu Bertha en confessionnal. Voilà qui est fait.

La Big Bertha clôt le show avec un excellent numéro d’effeuillage. Grande gueule et grand talent. La production ne l’a pas mise à la dernière place pour rien. Boum.

Défilé: Liberté, égalité Jean Paul Gaultier

Premier défilé de la saison. Son thème: « Liberté, égalité, Jean Paul Gaultier ». Les reines ne déçoivent pas et montrent qu’on n’est pas au pays de la mode pour rien. Les spécialistes font forte impression et Gaultier remarque particulièrement les robes de Elips, avec son hommage à la robe cravates (« Je vais recruter », glisse-t-il en voyant le savoir-faire de la bordelaise) et celle de La Grande Dame (« Comme dans ma dernière collection, mais c’est mieux »), puis plus tard celle de Soa. Kam Hugh est elle aussi complètement dans son élément avec une robe sublime et très très cintrée. Et même les queens les moins versées dans la mode comme La Big Bertha ou Lova Ladiva s’en sortent avec les honneurs grâce à des idées assez bien exécutées, malgré un côté moins « couture » que les autres.

L’heure des choix est arrivée: La Grande Dame, Paloma, La Briochée et Lolita Banana sont safe. Dans le haut du classement on trouve Soa, La Big Bertha et Elips ; dans le bas: La Kahena, Lova Ladiva et Kam Hugh.

Après délibération, Soa est désignée vainqueure de ce premier maxi défi, ce qu’elle salue d’un cri du coeur « Château Rouge-Sénégal »! Et les deux premières queens à risquer l’élimination sont Lova Ladiva, sans grande surprise et, plus surprenant, La Kahena. Kam Hugh peut sans doute dire merci à son runway.

Lipsync sur Prière païenne de Céline Dion, qui figure sur le célèbre album D’eux. L’occasion de remarquer que le « lipsync for your Life » devient en français un « lipsync lé-gen-daire ».

Pas sûr que ce lipsync en particulier mérite ce qualificatif. Lova Ladiva lipsync pieds nus, ce qui en principe est un péché capital mais peut-être est-ce en raison de sa condition médicale? La Kahena fait le job, mais semble encore sous le choc de se retrouver dans cette situation. La chanson n’est peut-être pas idéale non plus, reconnaissons-le. Au final, Nicky lance « Sachez, tu restes » à… Lova Ladiva. Et « Chanter, c’est terminé » à sa concurrente. La Kahena accuse le coup.  Nicky Doll tente de lui remonter le moral en lui rappelant qu’elle a été choisie parmi des centaines de candidates et que cette élimination est tout sauf une défaite. La queen berbère est donc la première à quitter l’émission. Avec sa personnalité et son style un peu différent des autres, on aurait aimé en voir plus d’elle. On va donc guetter ses apparitions sur les scènes de France!

L’émission se clôt sur la bénédiction de l’animatrice. Le  « Can I get a Amen? » de RuPaul est devenu « Au glam citoyennes », sur l’air de la Marseillaise. Aviez-vous entendu le mot « glam » autant de fois en une heure ces 10 ou 20 dernières années? Moi non plus.

Avant de vous souhaiter une bonne semaine et à bientôt pour notre prochain récap, voici mon premier classement, qui vaut ce qu’il vaut après seulement une émission.

1/

Soa de Muse: 

Performance géniale, runway impeccable. Soa montre qu’elle a déjà deux solides atouts dans sa manche. Elle est donc logiquement notre toute première favorite.

2 ex-aequos/

La Big Bertha: 

La Big Bertha n’est pas venue faire la figuration et on parie qu’elle va continuer à le montrer dans les épisodes suivants.

Elips: 

Discrète, la bordelaise a pris tout le monde par surprise lors de ce premier épisode. Il va être intéressant de voir comment elle se débrouille lors des challenges de comédie.

La Grande Dame:

Avec son talent show, La Grande Dame a montré qu’elle n’est pas qu’une reine de la mode. La queen « la plus suivie de France » n’a sans aucun doute pas encore dévoilé l’étendue de ses talents.

Paloma: 

Son one woman show était hystérique, sa robe Gaultier très réussie. Et le prochain défi est un défi de comédie, où sauf catastrophe, elle devrait tirer son épingle du jeu. Une reine à suivre!

6/

Lolita Banana:

Elle est la meilleure danseuse et possède une personnalité XXL. Comment va-t-elle se débrouiller lors des autres challenges? On a hâte de le voir! Les autres candidates sont déjà prévenues qu’elles devront faire attention aux peaux de bananes.

7/ La Briochée

On n’en pas encore assez vu de La Briochée pour juger de l’étendue de son talent. Mais ce qu’on a vu est très prometteur et elle devrait remonter au classement très vite.

8/ 

Kam Hugh:

La parisienne d’origine ardéchoise se retrouve aussi bas dans ce classement parce qu’elle est l’une des seules à s’être vraiment plantée lors du premier maxi défi. En attendant les défis mode, où elle ne manquera pas de briller, elle aura dès la semaine prochaine un défi comédie à affronter. Parviendra-t-elle à effacer le souvenir de ce talent show?

9/ 

Lova Ladiva:

Dans ce premier épisode, la toulousaine s’est malheureusement retrouvée surclassée par ses concurrentes. Sa personnalité joyeuse et sa résilience lui permettront-elle de remonter la pente et de prouver que le « drag à l’ancienne » a encore de beaux jours devant lui? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Drag Race France est diffusé tous les jeudis sur France TV Slash (sur Crave si vous êtes au Canada et Wowpresentsplus.com dans le reste du monde).

 

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