Faire des rencontres gays lorsqu’on est séropositif : les cinq questions qu’on me pose le plus souvent

Faire des rencontres gays lorsqu’on est séropositif : les cinq questions qu’on me pose le plus souvent

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J’ai 50 ans et je suis un homme gay séropositif. J’ai découvert ma séropositivité au VIH en 2013, à l’âge de 45 ans. J’ai été contaminé à l’ère des antirétroviraux et de la PrEP. Quelques mois après avoir fait le test, je suis devenu « indétectable« , ce qui ne signifie que grâce aux antirétroviraux et à une bonne assurance maladie, je ne peux plus transmettre le virus. Mais malgré de formidables avancées dans les domaines de la science et de l’éducation concernant le VIH et sa transmission, faire des rencontres gays lorsqu’on est séropositif peut parfois être effrayant. Il arrive que les personnes vivant avec le VIH subissent encore le stigmate attaché à la maladie et parfois même l’intériorisent.

Mon compagnon, Noah, est séronégatif. Je lui ai dit que j’étais séropositif avant même notre premier rencard. Sa réponse a été formidable : « OK. Mais je pense qu’on peut tout surmonter si on le veut. Peut-être que je vais un peu me renseigner pour savoir ce que tout cela signifie. J’ai hâte de te rencontrer« .

Et pourtant, il est parfois difficile de faire taire cette petite voix dans votre tête qui vous dit que vous êtes malade, fatigué ou contaminé. Réapprendre à faire des rencontres amoureuses ou sexuelles après avoir appris que vous étiez séropositif peut être effrayant. Parfois, on vous dira des choses blessantes. Mais, en ce qui me concerne, la plupart du temps, les gens ont été incroyables, bienveillants et, pour être honnête, bien mieux informés sur le VIH que je ne l’aurais pensé.

Aucune personne ne devrait avoir honte de son statut sérologique, ni croire que ce dernier la rend moins digne d’être aimée.

Cela étant posé, voici les cinq questions qu’on me pose le plus souvent sur mon blog, sur lequel je parle de la vie (et de l’amour) avec le VIH.

1. Quand dois-je annoncer que je suis séropositif ?

Personnellement, je le dis aux mecs dès le départ, avant même de les rencontrer. C’est moins pour eux que je le fais que pour moi-même. Je veux leur donner une occasion de laisser tomber – ou de se comporter comme des connards – avant même de m’être lié à eux. S’ils vont tenir des propos blessants, ou refuser de me rencontrer à cause de mon statut sérologique, je veux le savoir dès que possible.

Je crois aussi qu’être honnête sur sa séropositivité et en parler ouvertement est une façon de faire comprendre aux gens qu’on n’en a pas honte et qu’on n’acceptera pas d’être discriminé ou moins bien traité à cause de cela. En parler, c’est s’affirmer. C’est dire : je suis séropositif, et je n’ai pas de problème avec ça. Mieux encore : j’aime qui que je suis.

J’affiche mon statut sérologique sur toutes les applications de rencontres gays où je suis inscrit, j’en parle, j’écris dessus sur mon blog… Je veux que le monde sache qui je suis, et que je suis une personne géniale. Mais c’est important de bien réfléchir avant. Si vous pensez que révéler votre séropositivité risque de vous mettre en danger, ne le faîtes pas. Dans ce cas, partez et allez trouver l’amour ailleurs.

2. Mon compagnon et moi-même sommes dans une relation séro-discordante (c’est-à-dire que l’un est séropositif et l’autre séronégatif). Comment faire l’amour sans risque ?

Il y a tant de choix possibles aujourd’hui pour faire l’amour sans risque (la PrEP, le préservatif, le traitement comme prévention…) qu’on peut se sentir perdu. Mais je pense qu’il faut appréhender la question sous l’angle du soin de soi. Si je prends soin de ma santé et de mon corps, si je prends mes médicaments et si je vais régulièrement voir le médecin, alors je mène une vie saine et ma sexualité n’en est que plus sûre. C’est l’idée derrière le concept de « traitement comme prévention » (ou TasP, pour treatment as prevention). Mon traitement contre le VIH est la pièce maîtresse de ma stratégie de prévention.

Un autre point important à garder en tête : ce n’est pas parce que tu es sous PrEP et que je suis indétectable que je vais te laisser me prendre sans capote. Le sexe sans risque, c’est une affaire qui se gère à deux. C’est pour cela qu’il est important de connaître votre partenaire et de parler ouvertement avec lui de vos attentes et de votre santé.

Si vous et votre partenaire décidez de choisir ensemble de quelle façon vous allez faire l’amour sans risque, vous pouvez en discuter avec votre médecin. Ainsi, vous pourrez tous les trois (ou tous les quatre, voire plus…) avoir une discussion ouverte et franche sur la meilleure façon d’avoir une sexualité sans risque.

Faîtes des recherches sur le sujet et discutez honnêtement et ouvertement de vos besoins. Et surtout n’oubliez pas de vous amuser et de prendre du plaisir, puisque c’est quand même à cela que sert le sexe.

3. Je suis séropositif et indétectable et mon partenaire est séronégatif. Il ne veut pas utiliser de préservatifs. Que dois-je faire ?

À mon avis, la meilleure option est celle avec laquelle vous vous sentez tous les deux à l’aise. De nombreuses études, appuyées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains, montrent qu’il n’y a eu aucune transmission du virus entre un partenaire indétectable et un partenaire séronégatif, même lorsqu’ils n’utilisent pas de préservatif.

C’est une très bonne nouvelle, et cela devrait rendre fiers tous ceux parmi nous qui parviennent à garder leur statut indétectable. Nous sommes désormais une partie de la solution. Mais le sexe suppose d’être à l’aise avec votre partenaire et avec ce que vous faîtes. Si coucher sans capote avec votre copain vous fait stresser par

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