Rihad B., accusé de viol par Edouard Louis, a été relaxé en appel

Rihad B., accusé de viol par Edouard Louis, a été relaxé en appel

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Rihad B., qu’Edouard Louis accusait de l’avoir violé, a été relaxé en appel.

L’écrivain raconte cette histoire dans son deuxième livre, Histoire de la violence. Il y  décrit comment il a ramené cet homme chez lui puis comment ce dernier, après des relations sexuelles consenties, lui a dérobé un iPad et son téléphone. Quand Edouard Louis l’a pris sur le fait, l’homme est devenu violent puis l’a violé.

Ce sont les mêmes faits, qui remontent à décembre 2012, que l’auteur du best-seller En finir avec Eddy Bellegueule a raconté devant les policiers. Son agresseur présumé, un homme algérien de 36 ans, était poursuivi pour agression sexuelle — et non pour viol — et vol avec violence. En première instance, il avait été relaxé des faits d’agression sexuelle et condamné à trois mois de prison avec sursis pour vol avec violence. Le verdict de la cour d’appel de Paris a confirmé ce jugement, en requalifiant au passage le vol avec violence de « vol simple ».

Dans un communiqué de presse, les avocates de Rihad B. se réjouissent du verdict. « Les magistrats ont considéré qu’il n’existait aucun élément corroborant les allégations de l’écrivain », affirment-elles, avant de dénoncer « l’immense gâchis » de cette procédure, qui aura fait passer plusieurs mois en détention préventive à leur client.

« Pour eux, il n’y a jamais assez de preuves »

Sur Facebook, Edouard Louis a longuement réagi.

« Aujourd’hui la décision de justice vient de tomber, l’accusé a été relaxé, une fois de plus, comme presque systématiquement dans les affaires de viol ou d’agressions sexuelles. Parce que pour eux il n’y a jamais assez de preuve. Parce que pour eux les victimes sont toujours coupables.
Comment un système aussi destructeur pour les victimes peut-il se reproduire de façon aussi grotesque et aussi violente, malgré tous les combats politiques, toutes les prises de paroles ? »
L’écrivain explique qu’il a refusé d’être présent à l’audience en première instance comme en appel parce qu’il n’en a « pas eu la force ».
« Si j’écris ce post aujourd’hui, c’est pour parler à celles et ceux qui ont vécu, vivent, ou vivront la même chose, poursuit-il. Dites vous que vous n’êtes pas seul, c’est idiot mais c’est une chose si importante. Dites vous que porter plainte, dans la configuration qui est la nôtre, n’est pas forcément la bonne solution. Les institutions judiciaires fonctionnent à l’écrasement des victimes, notamment dans ce type de violence-là. »

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