« The Last Car » ou comment les gays draguent dans le métro de Mexico
On oublie tout sous le soleil de Mexico, mais qu’en est-il dans le métro?
Lorsque David Graham, un photographe New-Yorkais est arrivée à Mexico pour un séjour de deux jours, il est sorti prendre un verre dans le quartier historique de la ville et il a vu deux hommes s’embrasser dans la pièce principale d’un bar, leurs corps enlacés éclairés par un néon où l’on pouvait lire « puto », le mot espagnol pour « pédé ». Après avoir parlé de cela à un ami, il a appris que les rames de métro étaient des lieux de drague connus vers 23h, en particulier la dernière rame de chaque train.
C’est ainsi que David Graham a début son exploration du Mexico gay, à travers ses métros, ses soirées sous-terraines, ses fêtes en rooftop et dans les appartements de mecs jusqu’au petit matin.
Il a ensuite réuni toutes ses photos dans un livre intitulé The Last Car: Cruising in Mexico City, sorti le 13 avril.
« Draguer? Dans la dernière rame? Cela semblait étrange comme le vestige d’un passé et en même temps complètement intriguant — un terrier menant à une autre terre, une autre époque, une autre culture », écrit le photographe.
« Ici, à Mexico », ajoute-t-il, « dans l’un des plus grands réseaux de métro du monde, à cette époque où les applis promettent une connectivité sans fin, où le porno en ligne offre une gratification immédiate, pourquoi chercherait-on, aurait-on besoin, ou voudrait-on un espace transitoire où l’on peut rencontrer des mecs? Cela semblait suspect, mais aussi déroutant. »
David Graham a fait carrière dans le repérage local pour des réalisateurs comme Gus Van Sant et dans la photographie de rue, avec un style à la fois intime et plein d’énergie. C’est pourquoi les métros mal-éclairés, les spots noyés sous les néons de Mexico constituaient un challenge unique pour lui, à la fois intéressant et dangereux pour un étranger blanc avec un gros appareil photo voyeuriste autour du cou.
Au début, il a choisi la ligne rose, qui traverse la ville d’est en ouest et passe notamment par le quartier de Zona Rosa. A sa grande surprise, on draguait autant dans la dernière rame que ce qu’il avait entendu et il y avait plus d’action qu’il ne l’avait imaginé.