Trump renvoie les prisonniers trans dans les prisons qui ne leur correspondent pas
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L’Administration Trump vient de pratiquer deux de ses activités favorites en une seule fois: défaire ce qui a été fait sous Obama et s’en prendre aux personnes LGBT. Vendredi dernier, le gouvernement a mis fin aux lois qui stipulaient que les prisonniers et prisonnières trans seraient détenu.e.s dans les établissements correspondant à leur identité de genre. Dans le texte Transgender Offender Manual now reads on peut lire « L’assignation d’un prisonnier à un établissement de son identité de genre ne conviendra que dans de rares cas. »
Cette politique a changé après la plainte de quatre femmes d’obédience évangélique, qui ont poursuivi la US District Court. Elles prétendaient qu’être placées avec des femmes trans les exposaient à des conditions de détention dangereuses. La plainte qualifiaient également les femmes trans d’ »hommes » et prétendait que la détention de femmes trans dans les prisons qui leur correspondent « crée une situation qui viole en permanence la vie privée des détenues, met en danger la santé physique et mentale des plaignantes et d’autres, y compris le personnel pénitentiaire, and augmente les risques de viol. »
Un porte-parole du Bureau des prisons a déclaré que ce changement de politique: « tient compte d’un équilibre entre les besoins en sécurité des détenu.e.s trans et celui des autres détenu.e.s, y compris celles et ceux qui ont un passé traumatique, des problèmes de vie privée, au cas par cas. »
Toutefois, chez les personnes LGBT et en particulier chez les personnes trans, on signale un taux d’agression beaucoup plus élevé, y compris chez le personnel pénitentiaire. Une étude de Black & Pink, une association de prisonniers LGBT, a signalé que les répondants avaient signalé quatre fois plus d’agressions sexuelles que la population générale et 76% déclarent que le personnel les a mis sciemment dans des situations à haut risque pour les agressions sexuelles.
Au Royaume-Uni, les prisonnier.e.s trans sont également placés dans les établissements correspondant au sexe qui leur a été assigné à la naissance. Cette année, Marie Dean, détenue dans une prison du Lancashire, s’est lancée dans une grève de la faim. Dans sa lettre, elle disait: « J’ai décidé hier que je ne voulais plus être vivante. J’ai arrêté de manger et de boire et je devrais mourir dans trois ou peut-être quatre semaines. Je pense que trois filles (trans) se sont déjà tuées, mais je pense qu’elle l’ont fait trop rapidement. » La lettre fait référence à Vicky Thompson, Joanne Latham et Jenny Swift, trois prisonnières trans retrouvées mortes dans des prisons pour hommes.
En France, l’administration pénitentiaire impose aux personnes trans d’être opérées pour être placées dans des établissements correspondant à leur identité de genre, comme l’expliquait une enquête de Yagg. Si ce n’est pas le cas, elles sont placées à l’isolement dans les prisons pour homme.
En mettant fin à la politique inclusive de l’époque Obama, Trump va simplement réussir à mettre toujours plus en danger les prisonniers et prisonnières trans en les exposant à la violence et en poussant certain.e.s au suicide.