« Un couteau dans le coeur »: Méfiez vous des blondes
« Les manières homosexuelles poussées à leur comble », s’étrangle le critique cinéma du Parisien, à propos du film Un couteau dans le coeur, réalisé par Yann Gonzalez.
On a envie de répondre à ce triste sire que c’est précisément la raison pour laquelle le film nous a tant plu. Le deuxième film du réalisateur niçois, à qui l’on doit Les rencontres d’après-minuit, a été présenté au dernier festival de Cannes. Il signait le grand retour de Vanessa Paradis sur le grand écran.
Pour Un couteau dans le coeur, la chanteuse incarne une lesbienne productrice de films pornos gay dans les années 70. En pleine séparation d’avec sa monteuse, fragilisée par ses problèmes d’alcool, elle voit les acteurs de ses films assassinés un à un par un serial killer. Elle tente de tirer parti de la situation en se lançant dans le tournage d’un film porno parodique intitulé Le tueur homo. Mais le vrai tueur ne compte pas interrompre sa besogne de si tôt.
Aux côtés d’une Vanessa Paradis incandescente, on retrouve le toujours hilarant Nicolas Maury (Let my people go, Dix pour cent) en réalisateur/acteur lui aussi peroxydé. Il prononce avec son flegme habituel les répliques les plus savoureuses du film.
Un couteau dans le coeur se veut un hommage au genre du « giallo », « un genre de film d’exploitation, principalement italien, à la frontière du cinéma policier, du cinéma d’horreur et de l’érotisme, qui a connu son heure de gloire dans les années 1960 à 1980 », peut-on lire sur Wikipedia.
Avec une photographie sublime et une bande son aérienne à souhait — signée M83, alias Anthony Gonzalez, frère du réalisateur — Yann Gonzalez multiplie les références aux films de genre et nous offre un film léger, drôle, grinçant, parfois poétique (la magnifique scène finale), qui horripilera sans doute les homophobes mais qui fera la joie de beaucoup d’autres.
Voir la bande annonce d’Un couteau dans le coeur
Sortie le 27 juin