Petit lexique des mots ou expressions LGBT passés de mode

Petit lexique des mots ou expressions LGBT passés de mode

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La langue évolue, ses expressions d’argot ou même ses insultes — que nous nous sommes parfois réappropriées — avec elle. Avec l’internationalisation des applis de rencontres, certains mots sont remplacés par leur équivalent anglophone ; d’autres ont tout simplement fait leur temps. Nous avons compilé une liste non exhaustive de termes ou d’expressions LGBT obsolètes ou en passe de le devenir.

ASV (« Age / sexe / ville »): A l’époque balbutiante d’internet où l’on avait pas de « profil », on demandait « ASV » à son interlocuteur. Supplanté par « tu ch? ».

Autoreverse / recto-verso: Les moins de 20 ans, qui n’ont pas connu le temps des « K7 » comprennent-ils seulement le terme « autoreverse », qui décrit un appareil pouvant lire les cassettes audio dans les deux sens? Il était utilisé en concomitance avec « recto-verso ». Tous deux sont supplantés par le terme anglais (mais qui a son équivalent français) versatile.

A voile et à vapeur: On se contente aujourd’hui plus sobrement de « bi ».

Bougre, sodomite: Deux mots avec des origines religieuses détournées pour désigner les homos. Comme la plupart de ceux qui les employaient, ils sentent désormais fortement la poussière.

Homosexuel.le / homo: Les mots gay et lesbienne remplacent peu à peu homosexuel ou homosexuelle, qui ont désormais un côté daté, sauf dans certains médias ou agences de presse, ou le mot lesbienne fait encore visiblement peur.

Goudou / Butch: Monique Wittig et Sande Zeig ont écrit dans leur Brouillon pour un dictionnaire des amantes que le terme « Goudou » venait « de la célèbre chanson Le goût doux que j’ai de vous »… Malgré cette jolie définition, le terme se perd… Tout comme le terme butch et la distinction butch / fem pour les lesbiennes. Des explications intéressantes ici.

Il/elle en est: L’expression connaît son heure de gloire avec la chanson de Fernandel « On dit qu’il en est ». C’était en 1956. On lui préfèrera le nettement plus bienveillant (et plus drôle) Ils en sont tous, de Robert Rocca (ci-dessous).

Inverti: Terme du début du XXème siècle. Il a même inspiré le nom d’une éphémère revue gay dans les années 20, Inversions.

Homophile: Utilisé au temps d’Arcadie, qui le préférait au terme homosexuel. A disparu avec l’association. 

Hors milieu: Encore utilisé ça ou là, mais tend à perdre du terrain face à « scred » (verlan pour discret)

XXX-queen: Si les mot gym-queen et drama-queen sont encore utilisés, l’accolement du suffixe « queen » pour les préférences en matière de mec (« Ebony-Queen », « Rice-queen », etc.) est maintenant dépassé. Et ce n’est pas plus mal.

Être de la jaquette (flottante): « la jaquette était une veste de cérémonie dont les pans ouverts se prolongent par derrière. » Succédait à « être de la manchette ». Guère employé sauf pour son côté kitsch. Variantes: « Être de la fanfare », « Être du bâtiment ».

Minet: Pas encore totalement démodé, mais a tendance lui aussi à être remplacé par son équivalent anglophone « twink ». En revanche, plus personne (on espère) ne dit « minou ».

Petit.e ami.e: Le terme a désormais une connotation vieillotte. On utilise plutôt « mon mec », « mon ami », « mon compagnon ».

Pédé comme un foc: Et non comme un phoque, comme on le lit souvent, même si l’expression aurait un côté absurde assez délicieux! Le foc est une voile qui, dit-on, « prend le vent par l’arrière »… Une variante plus précieuse: « gai/gay comme un pinson ».

Pédéraste: Le diminutif « pédé » l’a remplacé. Et celui-là est encore loin d’être démodé, hélas.

Qui fait l’homme/la femme? Le grand public est de mieux en mieux éduqué sur les questions LGBT et nous avons de moins en moins à répondre à cette question idiote.

Tante/Tantouze: Passés les jeux de mots sur une éventuelle soeur de l’un de vos parents ou sur les tentes utilisées pour le camping, ces termes ne nous manquent pas.

Tapette / Tapiole / tafiole: Act Up-Paris utilisa un jour le slogan « Power to the tapiole » et « tapette » a donné lieu à bon nombres de détournements et de jeux de mots. Mais tout cela appartient au passé désormais. A noter qu’on disait « tapiole » ou « tafiole » selon les régions. Un peu notre « pain au chocolat vs chocolatine » à nous.

Tasse: Décrit des pissotières où l’on draguait. On ne drague plus beaucoup dans les pissotières et on ne les appelle plus « tasses ».

TBM: L’anglicisation des termes de drague fait de nombreux ravages. L’expression TBM (« très bien monté », pour les novices et les innocents) — avec un ou deux (plus rare) T supplémentaire(s) pour donner une idée du morceau cède progressivement la place à XL ou XXL, etc. L’utilisation un peu vantarde parfois de ces termes ne se perd pas, elle, bien au contraire. Cela peut se comprendre: dans toutes les langues et à toutes les époques, on n’a jamais attiré les mouches avec du vinaigre.

Transsexuel.le/trangenre: La façon de parler des personnes trans a évolué ces dernières années. Ces deux termes sont donc remisés au placard au profit de « trans ».

Turlute: Ceci était une pipe, et est désormais désigné comme tel.

Uraniste: Terme utilisé au début du XXème siècle, notamment par Gide dans Corydon. Démodé depuis quasiment une centaine d’années. Et contrairement au disco, le mot n’est du genre à revenir à la mode tous les 10 ans.

LIRE AUSSI | Le top des expressions à connaître pour draguer en anglais

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