Hausse des agressions LGBT-Phobes en 2019, selon SOS homophobie
SOS homophobie vient de dévoiler son Rapport sur l’homophobie 2019. Sans surprise, les chiffres ne sont pas bons. L’association, qui parle d’ »année noire », fait état d’un nombre de signalements en hausse: 1905 actes ou paroles homophobes, soit 15% de plus que l’an dernier. On reste toutefois loin du record de 2013, avec 3518 signalements.
Cette année, le chiffre le plus marquant est incontestablement celui des agressions, en augmentation de 66% avec 231 actes signalés. A l’automne dernier, la multiplication des faits divers rapportés dans la presse ou sur les réseaux sociaux avait donné l’impression d’une « vague », qui avait conduit plusieurs ministres à se déplacer au local de SOS homophobie. Le ministère de l’Intérieur, qui dispose des chiffres de la police, avait alors confirmé une augmentation des faits d’agression LGBT-phobe.
« Les victimes ne se cachent plus et la honte change peu à peu de camp. Elles osent de plus en plus témoigner. La médiatisation de certaines agression a entraîné un effet boule de neige, incitant d’autres victimes à sortir du silence. Les publications de visages tuméfiés sur les réseaux sociaux illustrent le phénomène de libération de la parole des victimes. », commente le rapport.
SOS homophobie donne également des indications sur les lieux où les actes homophobes ont été commis ou les paroles prononcées. Internet arrive en premier (23%), devant les lieux publics (13%), le lieu de travail (11%) ou la famille (10%).
Face à ces réalités, l’association critique l’inaction du gouvernement: « Au mois de novembre, des mesures d’urgences ont été annoncées par le Gouvernement. Si nous pouvons saluer certaines mesures telles que la possibilité de porter plainte en ligne ou encore le lancement d’une campagne contre l’homophobie et la transphobie par le ministère de l’Éducation nationale, nous déplorons
que trop de mesures restent lettre morte, laissant seules les victimes face aux violences, notamment sur les réseaux sociaux. », peut-on lire dans le rapport. »