La République en Marche va-t-elle enfin exclure la députée Agnès Thill de ses rangs?
C’est un caillou dans la chaussures des dirigeants du groupe parlementaire La République en Marche et du parti. Voilà plusieurs mois que la députée Agnès Thill est vent debout contre l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et femmes seules. Ses dernières déclarations en date commencent à sérieusement exaspérer certain.e.s de ses collègues de groupe parlementaires, qui réclament désormais des sanctions.
La députée de l’Oise avait déjà causé une sérieuse polémique en évoquant un supposé « puissant lobby LGBT » à l’Assemblée Nationale.
Elle a récidivé la semaine dernière en envoyant un courrier de neuf pages à ses collègues parlementaires pour contester un avis de la mission parlementaire sur la bioéthique favorable à l’ouverture de la PMA. S’en prenant à la notion de parent d’intention, Agnès Thill a écrit cette phrase surréaliste: «Le parent d’intention permet la multiplication des parents, le mot parent n’a alors plus aucun sens. Il en découle politiquement que cette absence de sens de genre dans le mot « parent » favorise l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci».
Pour aggraver son cas, elle a établi lors d’une interview à Oise Hebdo une comparaison pour le moins douteuse entre femmes souhaitant un enfant et « drogués ». «Si un drogué souffre, on lui donne la drogue? Si la femme souffre, est-ce que je lui donne un enfant pour ne plus souffrir? Un enfant n’est pas un médicament».
La coupe est donc pleine pour une trentaine de députés En Marche, qui réclament à nouveau des sanctions au président du groupe parlementaire LREM, Gilles Le Gendre. « Ce comportement blesse nos concitoyens, nos militants, nous même et déshonore notre groupe. Cela ne peut pas être accepté de la part d’une élue de la représentation nationale », écrivent-ils dans leur courrier.
Trente députés LRM dont l’ancien ministre de l’agriculture Stéphane Travert demandent une « réponse de fermeté » à Gilles le Gendre à l’égard d’Agnès Thill après ses propos anti-PMA. pic.twitter.com/eglUPRUCRS
— Manon Rescan (@manonrescan) January 21, 2019
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, estime sur Twitter qu’ »Effectivement ça suffit ».
Insupportables et méprisantes paroles de @ThillAgnes à l’égard des mamans et des enfants comparés à des médicaments.
Ces mots blessent des familles et viennent nourrir tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement.
Effectivement, ça suffit. https://t.co/BzTj0FfxOA
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) January 22, 2019
Gilles Le Gendre tranchera-t-il? Lundi, il affirmait sur France Inter qu’Agnès Thill avait « toujours sa place dans le groupe ». Rien n’est donc moins sûr, quitte à irriter une bonne partie du groupe dont il a la charge.