« Têtu » (à nouveau) placé en liquidation judiciaire
Idyls Media, la société éditrice de Têtu et tetu.com a été placée en liquidation judiciaire le 22 février dernier. L’annonce a été publiée le 21 mars. Cela signifie que l’entreprise a cessé ses activités et que les employés, au nombre de trois, ont été licenciés. A date de la liquidation judiciaire, l’entreprise était dirigée par Olivier Pluquet, qui ne s’est jamais exprimé dans les médias.
Deuxième liquidation judiciaire en trois ans pour « Têtu »
C’est la deuxième liquidation judiciaire en trois ans pour Têtu. Pierre Bergé avait cédé son entreprise, fondée en 1995, à l’homme d’affaires Jean-Jacques Augier début 2013. Ce dernier n’a pas été en mesure de redresser le titre et l’entreprise a été liquidée à l’été 2015, après 212 numéros.
A l’automne 2015, la société Idyls, dirigée par Julien Maquaire et Yannick Le Marre, a racheté la marque. Les deux hommes ont d’abord relancé tetu.com, puis ont tenté une nouvelle édition papier — avec Adrien Naselli à la rédaction en chef, qui n’aura connu que quatre numéros, dont le dernier n’est jamais sorti en kiosques.
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A la faveur d’un changement dans l’actionnariat, Julien Maquaire et Yannick Le Marre ont quitté la direction de l’entreprise à l’été 2017. Force est de constater que leur remplaçant a échoué à relancer une activité viable.
On ne sait pas pour l’instant s’il y aura un nouveau repreneur, ni quand les actifs (la marque et les archives, entre autres) seront mis en vente. L’emblématique titre de la presse gay française a-t-il définitivement disparu? Ou renaîtra-t-il une nouvelle fois de ces cendres?
« On nous a dit qu’il y avait un repreneur sur le coup », affirme Jérémy Patinier, l’un des trois salariés. « Le magazine fonctionnait bien par rapport au modèle économique, mais il y avait une difficulté à prévoir l’avenir. »
« Je reste très fier de ce que nous avons fait. Nous avons publié de beaux entretiens, des enquêtes, sorti des infos, c’est la preuve qu’un média LGBT a vraiment son utilité et un rôle à jouer », ajoute-t-il.
Nous n’avons pas pu joindre les dirigeants de Têtu. Contacté, Adrien Naselli n’a pas souhaité s’exprimer pour le moment.