Comment rendre la PrEP plus accessible et mieux informer sur le chemsex au menu de Relovution, deuxième édition

Comment rendre la PrEP plus accessible et mieux informer sur le chemsex au menu de Relovution, deuxième édition

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Après une première édition nationale en novembre 2016, centrée sur la prévention diversifiée, Aides conviait à nouveau les acteurs d’Ile-de-France pour une journée de débats et de prises de position sur deux sujets majeurs pour la communauté gay: le traitement préventif (PrEP) et le chemsex.

Les lecteurs de Hornet connaissent bien ces sujets puisque nous y avons consacrés de nombreux articles, ainsi que des vidéos et deux soirées de discussion (Conversation sur le chemsex et sur la PrEP).
Dans la salle, des militant.e.s de Aides, de nombreuses autres associations (CRIPS, HF Prévention, TRT-5, etc.) et des institutions publiques (Santé Publique France, Vers Paris sans sida). Mais plusieurs participants ont regretté l’absence des responsables d’établissements gays. D’après les organisateurs, ils ont bien été conviés mais avaient visiblement autre chose à faire.

En début de matinée, Eve Plenel, coordinatrice du programme Vers Paris sans sida à la Mairie de Paris, a montré, en quelques diapos frappantes, les réussites de la lutte résolue contre l’épidémie dans trois villes: San Francisco, Sydney, Londres. La baisse des contaminations y est réelle. Selon Eve Plenel, cela tient à une mobilisation sans précédent et un déploiement d’une offre de santé qui s’appuie sur: le dépistage et l’accès quasi immédiat au traitement, le dépistage et la mise sous PrEP, la PrEP. Ce que l’on constate aussi dans ces villes est la très forte implication de la presse gay, du centre LGBT, des influenceurs gays.

Selon les dernières estimations, les gays qui ignorent leur séropositivité à Paris représentent 10% de l’ensemble des personnes non dépistées en France. Toutes et tous ont donc insisté sur la nécessité d’augmenter et de mieux cibler l’offre de dépistage, notamment avec la distribution d’autotests, d’intégrer les dépistages dans le suivi de santé sexuelle et d’avancer sur les mécanismes de notification aux partenaires.

Sur ce dernier point, le Conseil national du sida recommande la mise en place de cette notification en expliquant: « La proposition systématique de la démarche de notification aux patients diagnostiqués pour une IST, réalisée dans des conditions respectant les droits tant du patient que de ses partenaires, représente une stratégie efficace de dépistage ciblé en direction de personnes qui ignorent souvent avoir été exposées à un risque d’IST. » D’après Christian Andreo, directeur général adjoint de Aides, des actions déjà menées en ce sens ont plutôt été bien accueillies par les participants.

Pour l’accès à la PrEP, et même si la France est un des très rares pays à proposer le remboursement du traitement préventif, il reste des progrès à faire. Environ 7000 personnes seraient aujourd’hui sous PrEP et il faudrait augmenter ce chiffre par trois ou quatre pour avoir un réel impact sur la baisse des nouvelles infections.

Du premier atelier du matin, consacré au dépistage et à la PrEP, les principales propositions ont porté sur:

L’après midi a été consacrée au chemsex, l’usage de drogues psychoactives dans un contexte sexuel. D’abord observé par les militants sur la pratique du slam (injection), les pratiques se sont diversifiées ainsi que les produits. Les besoins sont toujours importants (apprendre à s’injecter, faciliter l’accès à l’information, aux kits d’injection) et en terme de soins, il faut réduire la discrimination et le jugement moral, améliorer les connaissances et mieux orienter vers les équipes médicales.

Au Spot, boulevard Beaumarchais à Paris, la soirée chill out animée par Stephan Vernhes et Fred Bladou, fait toutes les semaines le plein. Il s’agit d’une séance d’autosupport, de discussion entre usagers. Certains veulent réduire leur consommation, d’autres aimeraient arrêter.

Parmi les propositions retenues, une mise à disposition d’informations plus fouillés à Sida Info Service, une réunion avec les établissements gays pour cesser qu’ils fassent l’autruche sur ces questions et une formation à grande échelle des acteurs de prévention.

Un vaste programme qui nécessite désormais que toutes les associations présentes, mais aussi les médias et les pouvoirs publics, prennent part à cet effort, si l’on veut mettre fin à l’épidémie.

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