Les réponses d’un proctologue gay à toutes les questions que vous n’avez jamais osé poser sur votre anus

Les réponses d’un proctologue gay à toutes les questions que vous n’avez jamais osé poser sur votre anus

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Si les hommes gays apprécient tant l’anulingus, c’est parce que les tissus anaux sont extrêmement sensibles. En fait, il s’agit du même tissu cutané que celui de nos lèvres et, comme nos lèvres, ils sont riches en terminaisons nerveuses. L’inconvénient ? Ce tissu cutané est fin et donc plus facilement susceptible d’être blessé ou de se couvrir de taches. Mais s’il est facile de voir qu’on a la lèvre enflée ou un bouton de fièvre, il est plus difficile de repérer les problèmes qu’on peut avoir à l’anus : hémorroïdes, acrochordons, condylomes… Certains hommes en ont sans même le savoir et ne l’apprennent qu’à l’occasion d’une visite chez leur médecin généraliste ou leur proctologue.

Nous avons donc discuté avec le Dr. Evan Goldstein, PDG et fondateur de Bespoke Surgical, une clinique privée gay qui pratique des opérations anales et proctologiques à New York et Los Angeles. Nous avons parlé des trois problèmes que les hommes gays rencontrent le plus souvent avec leur anus : comment les repérer et comment les traiter ?

D’après le Dr. Goldstein, ces trois problèmes sont très différents.

Les hémorroïdes : un problème irritant

Les hémorroïdes sont des veines dilatées qui se gorgent de sang en raison d’une forte pression (par exemple lors de la défécation ou durant une sodomie). Elles sont censées faire office de petits coussinets pour empêcher des lésions plus graves. Elles peuvent être soit internes, soit externes. Dans ce dernier cas, elles ressemblent à une petite bille bleutée qui peut être molle (s’il s’agit simplement d’une veine dilatée) ou dure (s’il s’agit d’une veine avec des caillots de sang) au toucher.

« Quand les hémorroïdes deviennent symptomatiques, en raison d’une pression accrue et répétée sur les veines de l’anus, elles enflent et s’étendent. Cela peut causer une importante douleur, un gonflement et/ou des saignements« , explique le Dr. Goldstein à Hornet.

D’après lui, il y a quelques moyens simples d’éviter les hémorroïdes douloureuses : adopter un régime riche en fibres (afin de ne pas forcer lorsque vous allez aux toilettes), ne pas rester assis trop longtemps, apprendre à faire des squats correctement lorsqu’on fait de l’exercice (en isolant les fessiers et en respirant profondément pour abaisser la tension) et en utilisant des plugs anaux pour détendre l’anus avant la sodomie.

Il ajoute que plus de 90% des hémorroïdes ne nécessitent pas d’intervention chirurgicale et guérissent simplement en passant à un régime riche en fibres ou buvant plus d’eau. Il recommande des bains tièdes au sel d’Epsom (également appelé sulfate de magnésium) et des crèmes anti-hémorroïdaires pour soulager la douleur durant la guérison. Des laxatifs peuvent aussi rendre la défécation moins douloureuse.

Mais le Dr. Goldstein prévient : si des crises hémorroïdaires chroniques s’avèrent trop handicapantes sur le trône ou au lit, il faut envisager une opération chirurgicale, le plus souvent par cautérisation, constriction ou hémorroïdectomie. Chacune de ces méthodes requiert la plupart du temps une anesthésie générale. Le Dr. Goldstein déconseille également l’hémorroïdectomie « avec agrafe » car l’agrafe utilisée pour refermer la plaie peut causer une irritation et une douleur durant la sodomie.

Identifier, prévenir et guérir les acrochordons

Parfois, quand on a des hémorroïdes ou une fissure anale, la peau peut, en guérissant, former une petite excroissance qui pendouille : on appelle cela un acrochordon, ou un molluscum pendulum. Beaucoup de gens les confondent avec des hémorroïdes, mais leur apparence est différente et leur aspect au toucher également.

Certains acrochordons peuvent provoquer une sensation d’irritation, de gêne ou de démangeaison. De plus, certaines personnes les trouvent disgracieux. « Ils peuvent créer des problèmes d’hygiène et induire une gêne durant la sodomie« , explique le Dr. Goldstein.

Certains disparaissent d’eux-mêmes avec le temps grâce à des bains de siège (où seules les fesses et les hanches sont immergées dans l’eau) et à une crème spéciale, la Proctozone 2,5%. Mais ils peuvent également être enlevés par laser, électro-cautérisation ou exérèse chirurgicale. La méthode employée dépend du type d’acrochordon mais aussi de l’aspect que vous souhaitez que votre anus recouvre après l’opération.

« Avec un traitement précoce des hémorroïdes et des fissures anales, on peut éviter ou réduire le risque de développement et de formation des acrochordons« , assure le Dr. Goldstein.

Comprendre les condylomes

Les condylomes sont causés par le papillomavirus humain (HPV), la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles. Il se transmet principalement au cours de rapports sexuels ou lors de contacts cutanés directs, via par exemple de petites lésions des muqueuses, des plaies légères dans la couche supérieure de l’épiderme ou des irritations locales.

« Se lécher, se frotter, se sucer… Tout ces trucs que nous adorons faire peuvent transmettre le virus« , explique le Dr. Golstein. « Et même si beaucoup de porteurs du HPV ne développent aucun symptôme, ils peuvent quand même infecter leurs partenaires sexuels« .

Les condylomes ressemblent généralement à des choux-fleurs ou à des champignons. Ils peuvent être externes, autour du pourtour de l’anus ou profondément à l’intérieur de celui-ci. Leurs contours sont irréguliers (contrairement à ceux des hémorroïdes ou des acrochordons) et ont souvent une teinte blanchâtre.

Il existe un vaccin, le Gardasil, qui protège contre les souches du HPV les plus susceptibles de causer les condylomes. Selon le Dr. Goldstein, utiliser des préservatifs et se laver après un rapport sexuel peut réduire le risque de contracter ou de transmettre le virus, mais ces méthodes ne sont pas efficaces à 100%. Si vous êtes porteur du HPV, vous pouvez aider à réduire la propagation du virus en informant vos partenaires sexuels et en subissant un examen médical complet de l’intérieur comme de l’extérieur de votre anus. Cela inclut un dépistage annuel du cancer colorectal.

« On ne sait pas guérir le HPV, mais l’infection peut disparaître d’elle-même« , explique le proctologue. Si ce n’est pas le cas et s’il y a besoin d’un traitement, il existe beaucoup de choix possibles. Un médecin spécialiste du HPV vous conseillera. Le traitement se concentre sur l’enlèvement des condylomes et sur la prévention du cancer colorectal. Les condylomes peuvent être soignés avec des crèmes spéciales, des acides, par photo-coagulation infrarouge et/ou par électro-cautérisation. La méthode retenue dépendra de l’étendue et de la localisation des condylomes.

Comment garder votre anus en bonne santé

D’après le Dr. Goldstein, les condylomes, les hémorroïdes et les acrochordons ne sont que quelques-uns des problèmes que votre anus peut rencontrer. Sa fonction première reste la défécation. C’est pour cela que la sodomie, en étirant les tissus de l’anus et en exerçant sur eux une forte pression, peut distendre la peau, provoquer des blessures et ralentir la guérison.

Mais les hommes gays peuvent réduire ces risques en adoptant les préconisations ci-dessus et en préparant graduellement leur anus avant la sodomie afin de détendre leur sphincter.

« Il est important de faire appel à des médecins gays qui comprennent tous ces enjeux importants qui affectent notre communauté« , explique le Dr. Goldstein, « afin de les prévenir et de les éradiquer« .

Si vous rencontrez des problèmes avec votre anus, consultez votre généraliste ou un proctologue.

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